Waldemar Kamer

Mises en scène d'Opéra



Argument

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L’action se situe près d’un “village suisse” sur une île enchantée au bord du lac de Côme, où Bellini composa La Sonnambula.

Acte I
scène 1 : “déjeuner sur l’herbe”

Alessio et Lisa arrivent pour préparer le “déjeuner sur l’herbe” organisé à la faveur du mariage d’Amina et d’Elvino prévu le lendemain. Alors qu’on entend au loin l’arrivée joyeuse des invités venus enterrer la vie de garçon du marié, Lisa n’est pas heureuse. Jadis amoureuse du riche fermier Elvino, elle est maintenant contrainte de préparer les noces de sa rivale. Les avances d’Alessio ne la consolent pas et moins encore la chanson qu’il a écrite pour Amina, “la plus belle rose d’Helvétie”. Celle-ci arrive au bras de Teresa, sa mère, la propriétaire du moulin. Elle chante son amour de la nature qui ne lui a jamais paru si enchantée. Le marié, Elvino, est en retard ; il a éprouvé toutes les peines du monde à quitter la tombe de sa mère – représentée aux noces par ses deux sœurs, qui ont pieusement conservé la bague de la défunte. Le moment où Elvino la passe au doigt de sa fiancée est immortalisé par le témoin (le “notaire”). Après la remise publique de l’anneau, les réjouissances peuvent commencer et les invités se dispersent.

A la surprise générale, un étranger, Rodolfo, arrive. Il semble venir de fort loin mais très bien connaître les lieux. Intéressé par toutes les femmes, il est curieusement ému par la jeune mariée. Teresa interrompt ses avances et annonce que la nuit tombe, et qu’il est temps de partir avant que le “fantôme” ne fasse son apparition. Ces paroles n’effrayent pas outre mesure l’assemblée qui se lance dans de chaleureux adieux. Amina en reste un peu émoustillée. Cela éveille la jalousie maladive d’Elvino, qui se calme rapidement en songeant au lendemain : Amina, alors, sera sienne, et dans cette dernière nuit, “par-delà le sommeil”,  son cœur la verra.

Scène 2 : “notturno” 

La nuit est chaude et personne ne dort. Rodolfo ne sait s’il préfère la jeune mariée ou Lisa. Celle-ci vient vérifier qu’il est “satisfait de ses appartements” et en profite pour plonger un regard indiscret dans les affaires du bel étranger. Elle découvre ainsi son identité – c’est le fils disparu du “seigneur du château” – et remercie le sort d’être “la première à pouvoir lui présenter ses respects”. Mais avant d’avoir pu leur donner une expression concrète, Lisa est chassée par un bruit étrange. Il s’agit du pas d’Amina, qui somnambule se dirige vers Rodolfo en déclarant “Elvino, embrasse-moi”. La nuit et ses mystères effacent progressivement les frontières entre songe et réalité : ainsi les invités arrivent-ils au cœur de la nuit pour “rendre hommage” au comte. Une femme cependant a pris sa place dans le lit…

Ce “songe d’une nuit d’été” devient un cauchemar avec l’arrivée d’Elvino apercevant sa fiancée dans le lit d’un autre. Il décide (avec tous les hommes présents) de rompre les liens du mariage.

Acte II : “l’aube” 

Personne ne se souvient très bien des événements de la nuit. Les invités de la noce s’installent “dans le coin le plus sombre de la forêt” pour “réfléchir” : si Amina est innocente, le comte devrait prendre sa défense ; si à l’inverse, “elle a péché”, la meilleure solution serait de lui venir en aide. Un pardon général est donc prononcé ; les couples se réconcilient à l’exception d’Amina et d’Elvino, tous deux effondrés. Elle se raccroche à sa mère ; lui à son code moral au point d’humilier publiquement sa fiancée et de lui arracher sa bague. Aussitôt, le jeune homme se met en quête d’une nouvelle femme. Lisa chancelle de surprise et de bonheur car son rêve le plus fou semble enfin pouvoir se réaliser. La perspective du mariage lui ouvre “un brillant avenir”, elle sera riche et comblée.

Rodolfo se présente afin de disculper Amina. En homme cosmopolite et grand lecteur, il explique le somnambulisme à Elvino – mais sans succès. Quand Teresa apporte la preuve irréfutable que Lisa était aussi présente “dans la chambre du comte”, Elvino constate l’évidence : “l’amour, la fidélité et l’honneur ont disparus de ce monde”. A ce moment précis, Amina paraît, à nouveau en proie au somnambulisme mais engagée sur un chemin particulièrement périlleux. Le danger qu’elle court et sa profonde mélancolie persuadent Elvino de son innocence. Ce dernier découvre ainsi une autre Amina. A l’instar des mariés, les couples ont appris, grâce au comte, à mieux se connaître et peuvent désormais former “un ciel d’amour”.

Waldemar Kamer
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